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Chroniques musicales et comics en vrac...


Jay Reatard - Singles 06-07

Jay Reatard - Singles 06-07

Dans la grande tradition des hyperactifs qui composent et enregistrent aussi souvent qu’ils vont pisser, Jay Reatard sort quantité de 45 tours, EPs, splits... sur autant de labels. Une carrière solo à peine entamée suite aux splits de ses multiples groupes punks et déjà une discographie incompréhensible. Saine initiative, tout ce bazar est ici compilé sur un double disque à la pochette probablement torchée en cinq minutes sous Photoshop par un type aveugle.
C’est parti pour 17 morceaux turgescents, sortis en 2006 et 2007 et expédiés les yeux fermés, sans se poser de question. Car la méthode Reatard s’inscrit dans la lignée des artisans lo-fi (Robert Pollard, Lou Barlow...): on enregistre dès que l’on peut, les chansons à peine dégrossies. Approximations et pains font partie intégrante d'un processus créatif qui se veut empli d’enthousiasme, de sincérité et spontanéité pour un maximum d’authenticité.
Mais ces enregistrements solos se démarquent de la violence exubérante des Reatards ou de The Lost Sounds. Jay Reatard dévoile ici d’avantage un côté pop, déjà bien perceptible sur Blood Visions, par ses lignes de chant mélodiques bien que criardes et l’apport de quelques giclées de clavier joué à un doigt, de structures travaillées voire même de guitares acoustiques en soutient. En résulte une variété admirable pour ce genre d’exercice. Garage sixties sautillant pour "All Over Again", "I Know A Place", noisy pop désenchantée sur "Searching For You" ou "Haunting You" ou du hardcore balancé ventre à terre sous couvert d’une batterie binaire pour la majorité de cette compilation tel "All Wasted" ou les morceaux tirés de Blood Visions comme "Turning Blue" ou "It's So Easy".
Même les morceaux les plus typiquement punks dénotent ce virage poppy. Au milieu des hurlements, des riffs sursaturés et des rythmiques saccadées de "It’s So Useless" ou "Night Of Broken Glass" pointent des couplets et des refrains dont les lignes de chant aussi écorchées que mélodiques traduisent une qualité de composition utilisée en défouloir.
Mais là où cet artisan à l’ancienne fait un maximum d’étincelles, c’est lorsqu’il laisse couler l’inspiration en roue libre. "Feeling Blank Again" et ses breaks de clavier hirsute, "I Know A Place" aux choeurs décomplexés ou encore la ballade acoustique (eh oui!) "Searching For You" ou "Don't Let Him Come Back", reprise des Go-Betwens. Tout ça ne laisse aucun doute: Jay Reatard, en plus d’être hyper productif, possède le truc, le mojo, la patte des grands orfèvres.

Note: 8/10
Label: In The Red - 2008
Support: Vinyle

 1. Night Of Broken Glass
 2. Another Person
 3. All Over Again
 4. Feeling Blank Again
 5. I Know A Place
 6. Don't Let Him Come Back
 7. Hammer I Miss You
 8. It's So Useless
 9. All Wasted
10. In The Dark
11. Searching For You
12. Haunting You
13. Let It All Go
14. Blood Visions
15. Turning Blue
16. It's So Easy
17. Oh It's Such A Shame

Publié le par Ben


Publié dans Garage


Commenter cet article

P
<br /> Il aurait pu tout faire ce gars. Vraiment impressionnant ce disque! D'ailleurs un excellent documentaire a été fait sur lui, "Better than something : Jay Reatard" mais il n'est pas encore sorti en<br /> salles.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Oui, j'ai vu ça. Mais ça m'étonnerait qu'il sorte en salle en France. Il faudra sûrement se rabattre sur un dvd.<br /> <br /> <br /> <br />

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