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Autre Chose

Chroniques musicales et comics en vrac...


Pavement - Terror Twilight

Pavement - Terror Twilight

Pourvu d’une carrière irréprochable, Pavement commence à sérieusement battre de l’aile lors de l’enregistrement de ce qui s’avèrera être le dernier album du groupe. Plus foutu de produire lui-même cet album, le groupe fait appel à l’anglais Nigel Godrich, principalement connu pour les productions ambitieuses de Radiohead.
Une association aussi hasardeuse que saugrenue sur le papier. Le résultat ne surprend d’ailleurs guère: l’aspect bricolage du groupe est totalement absent, il n’enregistre plus systématiquement live et s’autorise plusieurs prises gommant la spontanéité qui faisait son charme.
Mais le semi-ratage de Terror Twilight ne doit pas être mis exclusivement au crédit du producteur. L’ambiance interne au groupe est glaciale. Si Stephen Malkmus a toujours dirigé les opérations, il laissait tout de même les autres musiciens apporter leur bric-à-brac aux morceaux. L’aspect foutraque et glandouilleur de Pavement se résume à ce mélange d’idées bigarrées. Cette fois, le chanteur, appuyé par Godrich, adopte une méthode dictatoriale, refuse la moindre idée ainsi que les morceaux écrits par Scott Kannberg.
Le résultat s’en ressent. Hormis les deux singles parfaits "Major Leagues" et "Spit On A Stranger" et la fulgurance mélancolique à tomber "Ann Don’t Cry", le reste est brouillon et indigne de la réputation de pourvoyeurs de pépites de Pavement. Les recyclages "Cream Of Gold" ou "You Are A Light" prouvent bien le manque d’inspiration de Malkmus. Pire, sous la houlette du producteur, les morceaux sont étirés dans d’interminables redondances, aucun morceau ne passe sous la barre des 3 minutes, négation de l’épuration de l’école lo-fi.
Mais ce qui frappe le plus est le sabotage de mélodies solides par des constructions à tiroirs ineptes tel "Billie" boursoufflé par des élans grandiloquents ou "Speak, See, Remember", un collage malvenu d’où surnagent pourtant de bons passages. Le mauvais goût est atteint par "Platform Blues", espèce de mélange de pub rock, de boogie, de mauvais solos (pléonasme) et de clichés blues en un morceau rock gras du bide idéal pour les fans de Clapton.
Terror Twilight se termine tout de même de bien belle manière avec "The Hexx" sombre mélopée bien fichue malgré une longueur excessive et qui semble signer la fin du groupe. "...And Carrot Rope" vient derrière redonner un peu d’optimisme par son côté foutraque enfin retrouvé et la multiplicité des chanteurs. Mais cet espoir n’est que façade, Pavement est déjà moribond et la tournée qui s’en suivra viendra mettre un terme à ce groupe unique.

Note: 5/10
Label: Matador - 1999
Suppot: Vinyle

 1. Spit On A Stranger
 2. Folk Jam
 3. You Are A Light
 4. Cream Of Gold
 5. Major Leagues
 6. Platform Blues
 7. Ann Don't Cry
 8. Billie
 9. Speak, See, Remember
10. The Hexx
11. ...And Carrot Rope

Publié le par Ben


Publié dans Alternatif, Lo-Fi, Indie


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