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Autre Chose

Chroniques musicales et comics en vrac...


Manchester Music City 1976-1996

Manchester Music City 1976-1996

Voilà un concept qui devrait être mis en oeuvre plus souvent: pour dresser l’histoire musicale de Manchester, John Robb a tendu son micro et laissé les principaux protagonistes de cette ville raconter leurs souvenirs. Authenticité garantie, mis à part quelques incohérences causées par une volonté d’enjoliver une soirée ‘mythique’ par ci ou de casser du sucre sur son voisin par là.
S’entrecroisent donc: musiciens, producteurs, DJs, directeurs de salles, patrons de labels, journalistes, managers... chacun intervenant dans des paragraphes plus ou moins courts formants au final un dialogue virtuel. Le tout classé chronologiquement de la fin des années 1960 à 2009 (jusqu’au split d’Oasis plus précisément).
On passe donc (trop) rapidement de l’émergence des soirées all-nighters du début des années 1970, à l’émergence du punk, jusqu’à la britpop en passant par les scènes new-wave, house, baggy... Pratique, on peut ainsi aisément zapper les chapitres inintéressants (perso, rien à battre des horribles New-Order ou de la scène house-dance).
En ressort l’importance de quelques personnages essentiels. Steve Shelley et Howard Devoto des Buzzcocks tout d’abord. Premiers à avoir organisé un concert punk à Manchester en faisant venir les Sex Pistols de Londres. Concerts essentiels où se sont retrouvés tous les futurs acteurs des années 1980. Leur obsession du DIY donnera également l’élan à des tonnes de groupes pour qui l’obtention d’un contrat ne fut plus obligatoire (le premier 45 tours des Buzzcocks est le premier disque rock auto-produit). Les premiers labels indépendants (Factory à Manchester mais aussi Rough Trade à Londres) s’inspirèrent aussi très fortement de ce modèle essentiel.
Le leader de Factory, Tony Wilson, prend ensuite le relai en portant bon nombre de groupes sur son label (Joy Division en tête) puis en créant le club Hacienda, haut-lieu de la ville nocturne mancunienne pendant des années. S’y rencontreront les personnages emblématiques des années 1990 lors des soirées house, baggy...
Après un passage à vide, l’émergence de la scène Madchester suite à l’arrivée de l’ectasy à la fin des années 1980 amène la dernière lignée de groupes pops. Si Happy Mondays et autres groupes déglingués n’ont finalement pas laissés un souvenir impérissable, les Stone Roses furent par contre le détonateur de la scène britpop dans toute l’Angleterre avant de se désintégrer tel un vol d’Icares.
Un zoom très lumineux qui permet de dresser un panorama complet sur une ville. Point de vue très intéressant, car même en étant conscient qu’un certain nombre de groupes viennent de cet endroit, on ne se rend pas si facilement compte de l’importance capitale d’une ville si foisonnante et ce sur plus de quarante ans ni de l’imbrication et de l’émulation qui se produit de génération en génération. Les Buzzcocks organisent les premiers concerts punks, auxquels participent les futurs acteurs de la scène new-wave (Joy Division, Smiths...) qui eux-mêmes feront rêver les musiciens de la britpop... Tout ce petit monde se relie sur une même ligne temporelle partant des années 1960 et perdurant toujours malgré le passage par diverses modes plus ou moins éphémères.

Note: 7/10
John Robb - 2010

Editeur: Rivages Rouge

Publié le par Ben


Publié dans Bouquin, Britpop, Punk Rock


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