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Autre Chose

Chroniques musicales et comics en vrac...


Meat Puppets - Rise To Your Knees

Meat Puppets - Rise To Your Knees

'You can run but you'll never get away from the smell of the garbage'. C'est par cette phrase géniale et lourde de sens que les Meat Puppets annoncent leur retour discographique. Une voix toujours aussi fatiguée et je-m'en-foutiste, un son craspec, des mélodies accrocheuses et débonnaires... Le groupe n'a rien perdu de son talent. Et même s'ils semblent croire que leur musique va dégouter un paquet de personnes, ça fait un bien fou d'entendre un disque de cette trempe.
Cris à nouveau libre et désormais désintoxiqué, les deux frangins Kirkwood peuvent reprendre leurs activités. Eternel outsider, Meat Puppets a fait partie durant les années 1980 de la dream team du label texan SST et a influencé des milions de groupes aux côtés de Black Flag, Hüsker Dü, Minutemen et autres Dinosaur Jr.. Cette fraterie a échaffaudé l’indie rock américain par son rock mélodique idéalement teinté de punk et de folk. Leur seul quart d’heure de gloire eut lieu en 1993 lorsque Kurt Cobain invita les frêres lors du MTV Unplugged de Nirvana afin d’interpréter trois de leurs morceaux.
Retour aux affaires donc avec un Rise To Your Knees dont le titre confirme l’humilité et le manque total d’ambition de l’entreprise. Pourtant, on se rend rapidement compte que malgré des années de hiatus, les Meat Puppets possèdent toujours ce sens de la mélodie rare et déboussolante. Un bon paquet de morceaux se révèlent accrocheurs dès la première écoute. Rythmes entrainants, sons de guitare jouissifs, arrangements bricolés de manière intuitive (banjo, claviers rétros, bruits divers...), fulgurances de guitares, toute la science d'une époque révolue est encore intacte chez eux. Comme à leurs plus grandes heures, l'aspect folk des mélodies prédomine: des entrelacs de notes composent la base de chaque titre.
Par là-dessus vient se greffer la voix décontractée et d'une justesse parfaite de Curt, reconnaissable entre mille. Ses mélodies de troubadour fatigué, toujours aussi ingénieuses, apportent la patine rétro rassurante nécessaire. L’ambiance typique des groupes indies du middle-west qu’on imagine répètant au milieu d’une banlieue tranquille faite d’alignement de pavillons et de pelouses immaculées. Une science faite de racines blues et country, d’une jeunesse omnubilée par le hardcore east-coast et consolidée autour de barbecues automnals ensoleillés et d’une bonne dose de décontraction.
Malheureusement, certains ingrédients ancrés dans l’époque bénie de l’atlernatif auraient dû depuis longtemps être oubliés. Les éclats noises à coup de larsens inutiles de "Vultures" ou encore les claviers ringuards sur "Disappear" ou "On The Rise" gâche des compositions qui n’ont vraiment pas besoin d’arrangements de la sorte. L’attrocité ska-baloche "Enemy Love Song" ou la tentative rock-electro "Light The Fire" auraient également pu passer à la trappe, personne ne les aurait regrettées.
Mais, trop content d’avoir la possibilité de retrouver un groupe qu’on pensait définitivement enterré, on oubliera ses écarts pour se pourlécher de pépites telles "New Leaf", "Spit" ou encore "Tiny Kingdom".

Note: 7/10
Label: Anodyne Records - 2007
Support: CD

 1. Fly Like The Wind
 2. On The Rise
 3. Radio Moth
 4. Tiny Kingdom
 5. Enemy Love Song
 6. Spit
 7. Island
 8. Vultures
 9. Stone Eyes
10. This Song
11. New Leaf
12. Disappear
13. The Ship
14. Ice
15. Light The Fire

Publié le par Ben


Publié dans Alternatif, Indie


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