The Quakes - Psyops

Derrière cette pochette d’archi mauvais goût se cache sûrement LE disque psychobilly de la décennie. Une pochette totalement clichée pour un disque qui tente au contraire d’élever le style au niveau supérieur. Si Last Of The Human Beings avait déjà permi de sublimer l’excellent talent d’écriture de Paul Roman en éliminant les tics embarassants du style depuis les années 1990 (vitesse obligatoire, voix hargneuse, son de guitare affreux), Psyops permet aux Quakes de franchir l’étape suivante.
Le constat de l’état déplorable de la scène psychobilly est fait d’entrée avec un "Nothing To Say" rageur dont on ne peut qu’applaudir les paroles démontant un par un les clichés énervants qui perdurent depuis 25 ans. L’esthétique rockabilly - hot-rod, banane, fringues léopards - et les paroles tournant éternellement autour du tryptique nanas, picole et résumés de mauvaises séries B fifties, voilà les seuls ingrédients d’un style pourrissant à mesure que sa notoriété grandit par le biais des faux groupes Hellcat & co.
Ce constat posé, Paul Roman n’a plus qu’à s’élever au dessus de la masse. Pas un souci pour lui. La veine mélodique exploitée depuis Quiff Rock! porte encore ici ses fruits. Passées les premières plages plutôt anecdotiques ("Asshole In The Express Lane"), voire totalement nulle ("USA Psychos" et ses paroles débiles et clichées pour le coup), Psyops frise la perfection. Entre ballades mi-tempo portées à bout de bras par un chant bluffant de mise en place ("Hole In My Heart", "I Miss You", "Everything You Are") et tubes power-pop désormais typiques du groupe tel le terrible "Place Called Today" ou un "Tearing Up My World" joliment agrémenté de vibraphone, l’album papilonne de morceaux aux évidences mélodiques instantanément classiques. Le groupe se paie même le luxe de sublimer "Send Me An Angel" et "Antmusic", affreux tubes des non moins horribles groupes new-wave Real Life et Adam & The Ants respectivement.
Un bémol vient tout de même quelque peu ternir le tableau: la production bien moins chaude et puissante que celle de Last Of The Human Beings. Les sessions d’enregistrements ayant été effectuées aux quatre coins de monde, difficile de donner une cohérence à l’ensemble par un Paul Roman quasiment seul à la barre (écriture, guitare, chant, contrebasse, production, mixage, label…).

Note: 8/10
Label: Orrex Records - 2005
Support: CD

 1. Nothing To Say
 2. Asshole In The Express Lane
 3. Never Change
 4. USA Psychos
 5. Everything You Are
 6. Beer And Cigarettes
 7. Place Called Today
 8. Tearing Up My World
 9. Hole In My Heart
10. Send Me An Angel
11. Home Again
12. Lifetime To Go
13. I Miss You
14. Intro
15. Antmusic