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Chroniques musicales et comics en vrac...


The Blues Magoos - Psychedelic Lollipop

The Blues Magoos - Psychedelic Lollipop

Formés dans le Bronx par des amis d’enfance, The Trenchcoats font quelque peu tâche en écumant les bars folks du Village new-yorkais avec leur rock abrasif. Ils parviennent tout de même à se faire rapidement un nom et sortent un single fin 1965.
Mais c’est après avoir rencontré Mike Esposito dans un de ces bars que le groupe va véritablement décoller. Le guitariste, plus vieux de 10 ans va modeler un son bien particulier afin de démarquer le groupe qui se rebaptise au passage The Blues Magoos. Après quelques bidouillage d’effets, c’est un accident qui va mettre la touche finale à l’édifice: Esposito fait tomber son Fender Echoplex en répétition, celui-ci produit alors un son distordu bourré de parasites bizarres. Ainsi pourvu, le groupe possède enfin ce son unique que personne n’a encore baptisé psychédélique et qui permettra de balancer des giclées électriques à grands coups de bottleneck.
Son nom grandissant de plus en plus dans la scène garage new-yorkaise, les Blues Magoos signent au début de l’année 1965 chez Mercury Records. Ils enregistrent au Regent Studio leur premier single, une version débridée du classique folk "Tobacco Road" en ajoutant un énorme break psychédélique en plein milieu. Le feedback à bande déconnant fait des miracles et ce tube déluré propage bien vite le nom du groupe sur toute la côte est. Les retombées des radios et des DJ pleuvent, le label demande donc un album.
Psychedelic Lollipop sort en novembre 1966. La pochette et le nom sont à nouveau le fait de Mike Esposito qui établi une image bien précise pour son groupe allant même jusqu’à l’affubler de guirlandes d’ampoules électriques et à placer des lampes à lave géantes en guise de back-drop. L’album s’ouvre sur la bombe "(We Ain't Got) Nothin' Yet", single sorti quelques mois plus tôt. La rythmique sautillante et le chant fédérateur fait des ravages, le 45 tours se classe n°5 au Billboard. La partition de clavier affolante sera pillée par des myriades de groupes, les Doors dont le plagiat maquillé en écriture était la spécialité ou encore les affreux Deep Purple.
Mais Psychedelic Lollipop peine vraiment à tenir la distance. Tout n’est pas du niveau de "(We Ain't Got) Nothin' Yet" même si on trouve encore quelques pépites garages tels "She's Coming Home" ou l’excellent "Gotta Get Away" et son refrain gueulard jouissif. Le reste navigue souvent entre ballades sympatoches mais vite barbantes telle la reprise du chanteur folk du Village David Blue "Queen Of My Nights" ou "Love Seems Doomed" (dont les initiales sont un clin d’oeil aux jeunz de l’époque avant le "Lucy In The Sky With Diamonds" de Fab Four). En grands fans de soul, les Blues Magoos revisitent également le "I'll Go Crazy" de James Brown en l’arrosant de grandes louches de clavier.
L’autre marotte du groupe est la reprise de morceaux blues ralentis à l’extrême et assaisonné du chant plaintif du clavier Emil ‘Peppy’ Thielhelm dont le pathos ressemble à s’y méprendre au chant (encore) de Jim Morrison. Deux morceaux ici: "Worried Life Blues" et "Sometimes I Think About" qui parle avec nostalgie du temps ancien dans les états du sud. Marrant quand on pense que Peppy est un new-yorkais de 16 ans!
Des hauts, des bas qui ne sont que symptomatiques d’une époque où rares étaient les albums à tenir la route de bout en bout et où les singles étaient rois. Mais malgré ce ventre mou, Psychedelic Lollipop est un des albums garages qui s’est le mieux vendu à l’époque, se classant même à la 21ème des charts.

Note: 7/10
Label: Mercury - 1966
Support: Vinyle

 1. (We Ain't Got) Nothin' Yet
 2. Love Seems Doomed
 3. Tobacco Road
 4. Queen Of My Nights
 5. I'll Go Crazy
 6. Gotta Get Away
 7. Sometimes I Think About
 8. One By One
 9. Worried Life Blues
10. She's Coming Home

Publié le par Ben


Publié dans Garage, Psyche, Sixties


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