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Chroniques musicales et comics en vrac...


The Beach Boys - Wild Honey

The Beach Boys - Wild Honey

Raillé par la critique et le public, classé seulement n°41 des ventes d’albums, le biscornu Smiley Smile sorti en septembre 1967 met un terme au succès phénoménal des Beach Boys. Devenu à moitié zinzin dans sa recherche de la pop song parfaite et par l’abus de substance psychotropes diverses, Brian Wilson jette l’éponge dans la compétition qu’il menait avec McCartney. Fini les bermudas, les paroles crétines, le surf, les expérimentations studio et les séances interminables, il tire un trait sur les sixties et fait entrer les Beach Boys dans une nouvelle ère. Au même moment et sans concertation, deux autres symboles sixties font le même constat et repartent sur des bases neuves: Dylan avec John Wesley Harding et les Beatles avec le double blanc.
C’est donc dans l’intimité du home-studio de Brian Wilson qu’est enregistré Wild Honey en seulement deux semaines, mixé dans la foulée et sorti en décembre 1967. Les morceaux composés par le bassiste témoignent de ce retour aux sources: instrumentations basiques, mélodies et arrangements simples, piano boogie-woogie et quasi abandon des harmonies vocales typiques du groupe. Ce dépouillement paraît anémique pour les fans de "Good Vibrations" et Pet Sounds. L’élite raille la simplicité, les hippies les trouvent trop légers, les Beach Boys ne sont plus ‘cools’. C’est pourtant ce retour à une base R&B qui permettra au groupe de cimenter ses meilleurs disques jusqu’à Surf’s Up de 1971.
Car ce nouveau départ, même s’il est loin de la perfection, ré-embraye tout de même la pertinence du groupe après le n’importe quoi de Smiley Smile. Le morceau titre introduit au thérémine, par une ligne de piano percutée et la voix haut perchée de Carl Wilson mise en avant donne tout de suite le ton: le groupe s’est fait plaisir avant tout. Ils n’ont d’ailleurs utilisé ici aucun musicien de session, chose qui ne s’était pas vue depuis 1963.
Ici les voix sont reines et rien ne vient entacher les mélodies mises en place par Brian Wilson comme le duo qu’il mène avec Mike Love sur "Aren't You Glad" ou encore le magnifique "Country Air" ou "Let The Wind Blow" qui ne comportent d’ailleurs rien d’autre que du piano et quelques discrètes touches de clavier. Autre sucrerie: la reprise de "I Was Made To Love Her" de Stevie Wonder, pourtant sortie depuis seulement quelques mois. Hormis le morceau titre, le seul autre single de l’album "Darlin’" est également du recyclage de "Thinkin’ ‘Bout You Baby" que Brian Wilson avait écrit et enregistré en 1964 pour Sharon Marie, sa copine de l’époque (morceau disponible sur l’excellente compilation Pet Projects chez Ace Records). Un bon morceau enjoué, joué accéléré et chanté par Carl qui n’atteindra que la 19ème place des charts.
Le reste ne vaut cependant pas grand-chose. "Here Comes The Night" et "A Thing Or Two" s’embourbent rapidement dans leurs faiblesses mélodiques sans intérêt et semblent avoir été improvisés et couchés sur bandes tels quels. Les vocalises "Mama Says", récupérées de Smile ne font pas regretter que le projet ait été abandonné. Quand à "How She Boogalooed It", s’il représente le premier morceau des Beach Boys auquel Brian Wilson n’a pas du tout participé, il fait bien pâle figure dans sa tentative de retour aux sources pré-Pet Sounds. La preuve que même en s’y mettant à plusieurs Mike Love, Bruce Johnston, Carl Wilson et Al Jardine n’ont pas le dixième du talent d’écriture de Brian Wilson.

Note: 6/10
Label: Capitol - 1967
Support: réédition CD

 1. Wild Honey
 2. Aren't You Glad
 3. I Was Made To Love Her
 4. Country Air
 5. A Thing Or Two
 6. Darlin'
 7. I'd Love Just Once To See You
 8. Here Comes The Night
 9. Let The Wind Blow
10. How She Boogalooed It
11. Mama Says

Publié le par Ben


Publié dans Sixties, Pop


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