The Authority - L’Année Perdue, tome 2

Suite et fin de la mini-série L’Année Perdue. The Authority se trouve toujours trimballée d’une réalité à l’autre depuis que le Porteur déconne de tous les côtés. Une idée plutôt intéressante malheureusement très mal exploitée dans le premier tome de la série.
Les cinq épisodes clôturant ce story-arc ne suscitent malheureusement aucun intérêt supplémentaire. The Authority va être cette fois confrontée à deux versions d’elle-même. Une équipe timorée et light incapable de faire façon d’un groupuscule ennemi auto-baptisé 'La Ligue Des Sales Bâtards' puis son pendant fascisant où ses membres ont osé appliquer leurs préceptes les plus dictatoriaux afin de remodeler la terre à leur façon et de la diriger sans concessions.
La première péripétie, dans la droite lignée des premiers épisodes, ne soulève que quelques rires polis. La confrontation avec des versions timides et incapables de chacun des personnages ne soulève aucun questionnement existentiel hormis la relation gay Apollo-Midnighter et leur manière de l’afficher à l’extérieur. Une nouvelle fois, un script qui tourne dans le vide et ne mène nulle part.
La seconde partie d’avère tout de même un peu plus intéressante. L’équipe se retrouvant catapultée dans un système totalitaire dirigé d’une main de fer par les quelques membres restants de cette Authority fasciste, ses buts et méthodes d’action dans le monde réel s’en trouvent remis en question. La Jenny Spark ‘hardcore’ n’ayant pas hésité à supprimer les membres récalcitrants de son équipe, les relations internes faites de conflits perpétuels s’en trouvent chamboulées. Idem pour l’influence sur la géopolitique mondiale. La main mise totalitaire s’avère déboucher sur un chaos bien pire que la situation mondiale actuelle. Pour autant, la morale de cette réalité ravagée est quelque peu prise à l’envers dès le retour dans le monde réel où c’est plutôt l’interventionnisme violent qui est adopté par Jenny Sparks.
Les conséquences de ces voyages sur l’état d’esprit de l’équipe auraient été intéressantes à exploiter. Elles auraient même pu permettre de redéfinir les personnages et de relancer la série. Mais, pour confirmer la vacuité de cette mini-série, le retour sur la terre ‘normale’ est expédié en quelques pages et ne donne lieu qu’à la péripétie minime de Jenny Sparks précitée. On en revient donc au point départ de ces deux tomes inutiles.

Note: 2/10
Grant Morrison / Keith Giffen / Jerry Ordway /
Brandon Badeaux - 2011
Label: Wildstorm / Panini

Episodes originaux: The Authority - The Lost Year n°8 à 12.