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Autre Chose

Chroniques musicales et comics en vrac...


The Brian Jonestown Massacre - My Bloody Underground

The Brian Jonestown Massacre - My Bloody Underground

Artiste maudit s'il en est, Anton Newcombe, à l'écoute de ce nouvel album de Brian Jonestown Massacre, a semble-t-il définitivement décidé de saborder sa propre carrière commerciale. En éternel insatisfait perfectionniste à l'égo surdimensionné, il s'enfonce dans les limbes d'un art élitiste comme tant d'autres artistes avant lui. Las du buzz? Las des critiques? Las de devoir expliquer sa vision du rock à des masses ignares façonnées par les médias aseptisés? On ne le saura sans doute jamais. A moins qu'il ne retrouve un jour une attitude un minimum sociable.
Pour le moment, à l'écoute de My Bloody Underground, il est au fond du trou. Tout s'accumule sur ses épaules bien trop frêles pour supporter à elles seules tant de pression: perte de ses musiciens (dont certains amis de longue date), perte de sa crédibilité après des albums moyens et des concerts catastrophiques, paranoïa exacerbée par la consommation de substance psychotropes diverses... Comme bien d'autres compositeurs grandiloquents avant lui, il se lance dans un projet personnel et égoïste dans se soucier un instant des répercussions sur sa carrière. Pour les cancres du fond, le titre en dit long sur sa démarche: sur les traces de Lou Reed et autre Kevin Shields, il entre dans un autisme impénétrable dont il ne ressortira (peut-être) qu'une fois ses démons envolés.
Et qu'en est-il du résultat? Pénible, agaçant, décourageant, énervant, ce disque provoque des réactions diverses devant un tel gâchis. Car le talent de composition d'Anton Newcombe n'est plus à démontrer. Véritable Midas, dès qu'il se lance dans un projet hasardeux, les étincelles dorées fusent par paquets. Son talent est à la hauteur du personnage emblématique de son groupe: touche à tout, multi-instrumentiste, il sublime tout ce qu'il entreprend... quand il le veut. Et cette fois le but recherché semble être justement l'inverse. Mission accomplie: mal joué, pas carré, produit avec les pieds, My Bloody Underground est atroce. Pourtant à quelques exceptions près ("We Are The Niggers Of The World", c'est quoi ce Clayderman au titre graveleux?), les titres regorgent toujours d'idées, restent variés, inspirés mais massacrés par une production excessivement horrible: accordages, défilement de bande inutile, prise unique, débordements de micros, fausses notes... Rien ne nous est épargné. Le pire étant atteint dans les hommages ostensibles au shoegaze. Ce style est déjà par définition un calvaire à écouter, il est devient ici littéralement atroce. Ecouter "Auto-Matic-Faggot For The People" (attention le jeu de mot minable!) ou "Who Cares Why" en entier tient lieu de l'exploit. Les autres morceaux abordant des styles différents ne sont pas en reste non plus. On fatigue littéralement en tentant sans succès de discerner les instruments, les mélodies ou la voix au milieu de ce capharnaüm. Certains y voient un retour au lo-fi mais il existe un gouffre entre une production cheap et un sabordage volontaire. Les premiers albums du groupe sont lo-fi mais parfaitement écoutables.
My Bloody Underground vient donc étayer le fait qu'Anton Newcombe a pété sa dernière durite. C'est peu rassurant et sans doute définitif. Un disque loin d'être brillant donc le but est pleinement accompli...

Note: 1/10
Label: A Records - 2008
Support: CD

1. Bring Me the Head of Paul McCartney on Heather Mill's Wooden Peg (Dropping Bombs on the White House)
2. Infinite Wisdom Tooth/My Last Night in Bed With You
3. Who Fucking Pissed in My Well?
4. We Are the Niggers of the World
5. Who Cares Why?
6. Yeah-Yeah
7. Golden Frost
8. Just Like Kicking Jesus
9. Ljósmyndir
10. Auto-Matic-Faggot for the People
11. Dark-Wave-Driver/Big Drill Car
12. Monkey Powder
13. Black-Hole-Symphony

Publié le par Ben


Publié dans Psyche, Nul


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